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C'est avec un profond
sentiment d'émotion que je viens ici rendre hommage à une figure emblématique
de notre folklore, de notre mouvement amicaliste qui nous a quittés le
3 janvier 2016. La mort l'a soudainement arraché à notre affection, alors
que nous avions encore tant besoin de ses précieux conseils. Et je reste
confondu devant cette rapide disparition et le mystère insondable des
desseins de la Providence.
Je suis toujours étonné de voir le rôle que la destinée joue dans nos
vies. Qui peut dire ce que chaque jour lui réserve? Nous allons au travail,
nous passons du temps en famille, nous pratiquons des sports et nous nous
consacrons, comme Gérard le faisait, à une activité bénévole qui nous
passionne. Nul ne peut jamais prédire quand, ni comment notre vie se terminera,
mais je présume que tous, nous voudrions mourir vieux, après avoir réalisé
tous nos projets. Mais pour certains, ce jour vient beaucoup plus tôt
et dans certains cas, soudainement, sans avertissement. Et c'est finalement
beaucoup plus difficile pour ceux qui restent.
La
mort en ce jardin... cette expression me vient à l'esprit… la mort en
ce jardin, c'est une belle expression qui me rend nostalgique et poétique,
deux sentiments de l'émotion, cette émotion si forte que je ressens aujourd'hui,
en évoquant la disparition de notre ami Gérard. Sa passion pour la Cabrette
et notre folklore, je la considérais comme un jardin qu'il aimait, entretenir,
enrichir, rafraîchir tous les jours, tout au long de l'année. Quelle que
soit la saison, il s'efforçait de la cultiver afin qu'elle poursuive son
épanouissement, dans toute sa beauté. Parfois, les couleurs étaient changeantes,
passant du rouge vif au jaune pastel, toujours sur fond de vert, la couleur
de l'espérance. Et tout au long de sa vie, nous avons cueilli les fruits
et les fleurs de sa passion sans failles. Aujourd'hui, ce jardin est fané
et j'en suis, tout comme vous, terriblement triste. Il est fané car il
nous a quittés au terme de ses trop courtes années. Jamais, je ne pourrai
oublier ces liens qui nous unissaient, ces racines et ces bourgeons qui
refleurissaient sans cesse.
Une famille a perdu un époux, un père, un
frère, un ami bien-aimé. Tous portent le plus lourd des fardeaux. Personne
ne peut ressentir toute la tristesse qui est la leur. Nous ne pouvons
que leur offrir nos sincères condoléances profondément émues et attristées
et essayer d'égayer leur cœur en commémorant les grands moments de la
vie de Gérard. Car aussi longtemps que nous nous rappelons de l'esprit
et de ses quarante années de folklore, aussi longtemps que nous jouerons
de la Cabrette, celui-ci ne meurt pas vraiment, mais vit à jamais dans
le cœur et l'esprit de ceux qui demeurent.
Au nom de l'association Cabrettes
et Cabrettaïres et de tous ses adhérents, je tiens à souligner, en ces
circonstances douloureuses, combien nous sommes affectés par la disparition
de l'un de nos plus fidèles sociétaires et pilier de notre mouvement amicaliste.
Je vous exprime nos condoléances les plus sincères et notre solidarité
dans la peine en espérant que le temps effacera lentement la douleur et
illuminera en vos cœurs le souvenir des bons moments. Pensons à lui comme
à un merveilleux jardinier de notre mouvement amicaliste et des nobles
sentiments.
Victor Laroussinie
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